Tout ce que vous devez savoir au sujet de la situation de la rage au Québec

Depuis le début de l’année 2025, la province de Québec fait face à une recrudescence inquiétante de cas de rage chez les animaux sauvages, en particulier les ratons laveurs. Plus de quarante cas ont été confirmés, principalement en Estrie et en Montérégie. Des municipalités comme Saint-Armand, Bedford, Henryville, Pike River et Stanbridge Station ont toutes été touchées par ce retour de la maladie, qui n’avait pas été observée chez le raton laveur au Québec depuis 2015. En parallèle, plusieurs cas ont aussi été recensés chez des renards roux et des chiens provenant du Nord-du-Québec, porteurs du variant de la rage du renard arctique. Un cas notable a même été signalé chez un chien à Montréal, bien que l’animal ait été importé d’Umiujaq. À cela s’ajoute un cas isolé de rage détecté chez une chauve-souris en juin dernier dans la région de la Montérégie.

En réaction à cette situation, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a instauré des mesures strictes de prévention. Entre le 18 juin et le 17 août 2025, le transport de certains animaux sauvages comme les ratons laveurs, mouffettes, renards et coyotes est interdit dans les zones touchées afin de limiter la propagation. Des campagnes de surveillance accrue sont également en cours, incluant la collecte d’animaux suspects, l’analyse de spécimens et l’utilisation d’appâts contenant un vaccin oral, distribués dans les zones à risque pour immuniser la faune.

Bien que les cas restent pour l’instant circonscrits à la faune, les propriétaires d’animaux domestiques doivent demeurer vigilants. Un contact entre un chien ou un chat et un animal sauvage infecté peut suffire à transmettre le virus. À ce jour, aucun cas de rage n’a été détecté chez des chiens ou chats résidant en permanence dans le sud du Québec, mais le risque existe. C’est pourquoi il est essentiel de maintenir à jour la vaccination contre la rage chez tous les animaux de compagnie, même ceux qui ne sortent pas à l’extérieur régulièrement. La vaccination est non seulement une mesure de protection individuelle, mais aussi une obligation légale dans certaines municipalités, telle que la Ville de Montréal. 

Chez l’humain, la rage demeure extrêmement rare — aucun cas n’a été recensé au Québec depuis l’an 2000 — mais la maladie est toujours mortelle une fois les symptômes déclarés. Il est donc primordial de consulter rapidement un médecin en cas de morsure, griffure ou contact suspect (salive d’un animal sur une plaie ou une muqueuse). Une prophylaxie post-exposition (PPE), disponible gratuitement dans le réseau de la santé, permet de prévenir l’apparition de la maladie si elle est administrée à temps. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) fournit également un outil en ligne permettant d’évaluer la nécessité de cette intervention : www.inspq.qc.ca/zoonoses/rage. Pour toute question concernant la gestion d’une exposition chez l’humain, vous pouvez aussi contacter Info-Santé au 811.

Votre équipe vétérinaire vous encourage à rester attentif aux comportements inhabituels chez les animaux sauvages (agitation, paralysie, désorientation, agressivité). Si vous apercevez un animal sauvage suspect ou trouvez un animal mort dans une zone à risque, vous devez le signaler immédiatement aux autorités. Vous pouvez joindre la ligne Info-Rage du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) au 1 877 346‑6763 ou remplir un formulaire de déclaration sur www.rageduratonlaveur.gouv.qc.ca. Pour toute situation impliquant un animal domestique exposé à un animal suspect, le MAPAQ peut aussi être contacté au 1 844 ANIMAUX (1 844 264‑6289) ou par courriel à centraledesignalement@mapaq.gouv.qc.ca.

Protéger votre animal passe avant tout par la vaccination et la prévention des interactions avec la faune. En cas de doute ou d’exposition potentielle, n’hésitez pas à consulter notre clinique pour une évaluation rapide et des conseils personnalisés.

En tout, même si la rage demeure sous contrôle au Québec, la présence d’un foyer actif en 2025 rappelle l’importance de la prévention. Grâce à une surveillance rigoureuse, à la vaccination et à une vigilance partagée, nous pouvons tous contribuer à la protection de la santé humaine et animale dans notre communauté.